mardi 26 juin 2012

POLITICO-DIFFERENTS

Ça n'a pas d'importance dans un couple d'être politico-différents.
 En temps ordinaire on a du mal à avoir une discussion sur des sujets politiques. Toutes les opinions que l'on peut avoir, depuis la gestion des espaces verts du village jusqu'à la mondialisation, sont teintées par nos convictions. Une relative tension est donc permanente. 
Elle est palpable sur les  thèmes qui nous touchent de près, lorsque l'un trouve les interdits du mariage et de l'adoption bien arrangeants alors que l'autre a toujours présent son désir d'enfants. 
La vie devient évidemment plus compliquée en période électorale. Après 1995, le choc de 2002, et 2007, il était possible de s'habituer à être un résistant passif. En revanche 2012 aura été plus frustrant. Du fait de ne pas pouvoir partager ses espoirs, ses convictions et sa satisfaction avec son conjoint. Il est difficile de comprendre que quelqu'un qu'on aime ne souhaite pas l'égalité.
 Il est curieux de voir que l'on ne partage pas le même besoin de fraternité, de progrès social, dans son quotidien. 
Il ne faut pas trop rêver à propos des marges de manœuvre du nouveau gouvernement et pour ceux qui ont misé sur l'épargne le pire est peut-être à venir. Néanmoins on peut espérer plus d'intégration, plus d'enthousiasme et une ambiance moins lourde. 
Les premiers signes sont encourageants, l'état de grâce comme les illusions des français semblent modérés. Tant mieux car il y a du boulot. 
Ce matin il s'est blotti contre moi, on entendait le vent et un petit crachin dehors, je sais que malgré le gris les rosiers sont magnifiques. Il y avait un oiseau chanteur sur le rebord de la fenêtre et dans ses bras j'ai envie de la journée qui m'attend.
Non, c'est sans importance de jouer un éternel deuxième tour dans le couple. L'essentiel est ailleurs.

mardi 15 mai 2012

JE REGARDERAI

Ce soir, sur France 4, je regarderai à 22h35 un documentaire consacré au quotidien de deux couples lesbiens et deux couples gays.
D'abord j'aime le titre : 'Homo et alors?".
La première fois que j'ai sorti cette phrase, je montais à dix neuf ans avec mon amoureux les marches de Montmartre et nous venions de nous prendre des insultes homophobes. Il y avait beaucoup de monde, et, jeune oie blanche que j'étais, je n'imaginais pas que cette courte phrase m'accompagnerait toute ma vie. Je croyais que ma main ne tenait la sienne qu'en toute innocence et en totale banalité. Hélas aujourd'hui encore il n'est pas juste banal d'exposer chaque jour dans mon voisinage, au travail et dans mes relations personnelles ce mode de vie. Les gens qui me rencontrent sont habitués mais c'est un effort perpétuellement renouvelé.
Peut-être bientôt le droit nous considérera t-il en tant que citoyens comme les autres. Peut-être plus tard la société civile nous intégrera t-elle comme des habitants de la planète à peine différents de la moyenne, avec indifférence.
Mais en attendant, j'aime l'idée de présenter des filles jeunes et amoureuses, deux hommes qui sont pères, deux autres qui ont déjà fait une répétition de leur mariage, ou deux femmes plusieurs fois mères. J'apprécie que l'on montre des couples de même genre dans leur diversité, leurs difficultés et leurs bonheurs quotidiens. 
Bien sûr, je n'occulte pas la réalité de nombreux gays faite de rencontres plus précaires et d'amitiés essentielles. Je n'impose pas à ceux qui ne le souhaitent pas, de faire l'étalage de leur vie sentimentale.
Mais la vie de couple est nécessaire à mon équilibre et je serai heureux d'en voir d'autres sur l'écran, pour une fois.
Rien que des tranches de vie sincères et communes, courantes, actuelles, habituelles, coutumières, normales, quotidiennes, simples, usuelles, moyennes, classiques ou triviales.
Car la seule bonne réponse à la question est "et alors RIEN".  
Un jour peut-être...

hebergeur image  
Ajout du mardi 15 : 
L'émission ne m'a pas déçu. A travers les témoignages, on rencontre les difficultés et les joies habituelles des couples avec ou sans enfants. On mesure aussi les problèmes rencontrés dans les différentes situations en raison du statut encore discriminatoire des citoyens gays et lesbiennes dans ce pays. Mais il y a un espoir d'amélioration de ce coté.