lundi 8 novembre 2010

LA PRINCESSE DE MONTPENSIER

Dans les années 1560, on ne se marie pas par amour. Marie n'épouse donc pas Henri de Guise, dont elle est amoureuse, pourtant un beau parti. Elle fait ce que lui ordonne son père, qui par stratégie la donne à Montpensier.
Il faut dire qu'en pleine guerre de religions, à la veille de la Saint Barthélémy, il ne fait pas bon se tromper de camp. Le comte de Chabannes, joué par Lambert Wilson, l'apprend à ses dépens, proscrit pour ne pas savoir choisir et s'y tenir.

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Marie, elle, est aimée. Par son mari, son précepteur, son ancien amant, et même le duc d'Anjou, héritier de la couronne. Elle navigue dans les sentiments entre ces personnages, et y perd son honneur et ses illusions.
Le spectateur en revanche ne peut être qu'ébloui devant une telle richesse de moyens au service du film.
Les costumes sont d'une vérité et d'une perfection à tomber, comme les décors et l'image. On signalera d'ailleurs que tout le début du film est tourné au château du Plessis-Bourré, à quelques kilomètres d'Angers. Pour l'avoir visité cet été, je conseille les extérieurs, très spectaculaires, qui justifient amplement l'aumône que l'on verse pour les parcourir.
Bertrand Tavernier a fait traverser la France à des meubles d'époque pour garantir l'authenticité du banquet dans la grande salle du château, de même qu'il a soigné les tenues, jusqu'au dernier spadassin au fond d'une scène de bataille.
La_princesse_de_Montpensier_photo_2
Son casting également est irréprochable. Tous les comédiens sont crédibles et fins dans leur jeu.
J'ai apprécié le personnage du futur Henri III, nullement caricatural pour une fois, quoique ses affinités soient passées sous silence. Joyeuse est là, mais leur relation n'est pas évoquée.
La scène avec Catherine de Médicis est remarquable, on plonge dans un tableau du XVIème, fidèle en tous points à la petite histoire. Cette femme a participé à l'une des périodes les plus noires de l'histoire de France en important les mœurs florentines à la cour de France. On aimerait ne pas revivre la même période, sachant que le rejet d'une religion minoritaire et les intrigues politiques sur fond de crise économique ont provoqué cette débâcle.
Un film en costumes de cette qualité ne se voit que tous les dix ans.

Plessis Bourré
Tournage au Plessis-Bourré
Je sais, en ce moment je suis un peu trop enthousiaste à propos de cinéma, il faudrait que je trouve vite à te parler de poésie ou d'états d'âme avant la sortie du prochain Ozon, sinon ce blog va bientôt n'être plus qu'une critique ciné. ..
Pas facile, "Potiche" sort le dix novembre!

13 commentaires:

  1. "quoique ses affinités soient passées sous silence. Joyeuse est là, mais leur relation n'est pas évoquée."

    ... parce qu'il n'y en a jamais eu. Les affinités d'Henri III sont claires: hétéro et les légendes d'homosexualité sont ce qu'elles sont : des légendes.

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  2. ANONYME :L'hétérosexualité d'Henri III est aussi peu claire que sa réputation générale. En définitive, comme Louis XIII, il avait probablement des pratiques des deux bords. Les homosexuels de ces époques ne s'en vantaient pas, que je sache.
    A moins que tu n'aies voyagé dans le temps, tu n'en sais pas plus que moi.

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  3. Mais on ne devoir faire que ça, aller au ciné!! On vient de voir les p'tits mouchoirs (tout bien comme il faut à part la fin, la scène du cimetière....),après, on ira voir le Romain et s'il faut choisir entre ce film et l'autre avec depardieu(que je ne peux plus voir en peinture...), le choix est fait!!

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  4. NIGLOO : Ce sera donc le Romain! C'est que le Romain, il a des arguments, il joue bien, il porte beau, on ne s'en lasse pas.

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  5. "...il porte beau,..." !
    :^)
    ...
    Non, non, non ! Ce n'est pas grave si ton blog va vers "n'être plus qu'une critique ciné" !
    J'adoooore le ciné !
    Tes critiques, pareil !
    :^)

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  6. GILDAN : D'habitude les hommes sont au sommet de la beauté et l'élégance à trente ans, mais lui est plus proche de la quarantaine!!!
    Merci. Mais il va être temps que je voie quelques navets dont je n'aie pas envie de parler...Pourvu que ce ne soit pas Potiche le premier.

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  7. C'est bizarre mais la bande annonce ne me donne pas envie d'aller voir ce film au cinéma.

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  8. CHRISTOPHE : Je dirais qu'il manque à la bande annonce l'importance de la politique et des batailles. Sinon, elle me paraît assez fidèle. Le film est effectivement centré sur les amours contrariés de la princesse.

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  9. Eh bien tu vois qu'on peut être d'accord sur les films parfois ;) J'ai adoré ce film pour toutes les raisons que tu cites... Et pas seulement parce que je l'ai vu en présence de Bertrand Tavernier et de Grégoire Leprince-Ringuet ;)

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  10. Tout arrive,lol! Quand j'habitais à Lyon, j'adorais les avant-premières avec réalisateurs et compagnie. Quand on a aimé un film, on voudrait tout savoir.

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  11. J'aimais ça aussi quand j'habitais Lyon... A l'UGC cine cité de la Cité internationale

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  12. C'est bien les critiques ciné aussi :))
    PS. Et j'aime bien tes (re)mises au point d'anonymes :D

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  13. DITOM : Vive Lyon! Héhé!
    DEEF : J'ai trop d'énergie en ce moment, je crois que je suis un peu cassant dans mes mises au point. L'histoire de l'homosexualité est un sujet compliqué, dans la mesure où l'histoire tente de s'appuyer sur des faits, faits que les intéressés ont tenté par tous les moyens de cacher ou de falsifier. Plus on remonte dans le temps, plus c'est difficile.

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