La potiche, c'est la fille de l'industriel qui s'est mariée par amour, mais dont l'amour est depuis longtemps remisé aux oubliettes. Mère de deux enfants désormais adultes, elle est une caricature de bourgeoise inactive de l'année 1977. Méprisée et négligée par tous, elle voit son heure de gloire arriver à l'occasion d'une faiblesse de son mari, et ne la laisse pas passer.
J'ai pensé brièvement au "Bonheur est dans le pré", ou encore à "La zizanie", qui date de l'époque, mais on est chez le réalisateur François Ozon.
D'un sujet banal, dont l'originalité tient principalement à l'époque dans laquelle il prend place, Ozon tire une comédie brillante. On grince beaucoup, jubile, ricane, s'esclaffe, on rit finalement peu, mais on s'amuse énormément. De nombreux clins-d'œil émaillent la réalisation et les dialogues, citations d'anciens films ou actuelles : "Si vous voulez gagner plus, il faudra travailler plus!". Le sourire ne quitte pas nos lèvres, renouvelé sans cesse par des dialogues cinglants, des situations qui statufient les clichés les plus bétonnés.
Il faut entendre Catherine Deneuve enpermanentée découvrir l'ampleur de son inutilité. Il faut voir Fabrice Lucchini arborer une bouche en cul de poule, tête à claque dans la peau du salaud de service, autoritaire et misogyne.
Aucun comédien ne cabotine, mais tous surjouent juste ce qui est nécessaire dans des rôles parodiques. On entre dès les premières minutes du film dans un second degré que l'on ne quitte que lorsque les lumières se rallument.
Un vrai spectacle divertissant et ironique, qui se savoure, tout comme la jolie prestation du toujours admirable Jérémie Rénier.
Et j'ai réalisé que ce film réunissait Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, les deux monstres sacrés du cinéma français, ce n'est pas si souvent.
Deneuve et Depardieu ont souvent été réunis à l'écran, biquet ^^
RépondreSupprimerJ'adore Ozon, je vais filer voir ça.
PS. Dis-donc en ce moment, tu te fais une sacrée cure de cinoche !
Tu écumes les salles obscures comme d'autres écument les salles de sport en ce moment ! Et chaque fois que je te lis, j'ai envie d'aller voir le film critiqué... Tu vas me ruiner :)
RépondreSupprimerMêêêêêêêêêêê deux en vingt ans, ça ne me suffit pas! Potiche n'est pas aussi sulfureux que d'autres Ozon.
RépondreSupprimerOui je finis ma cure, là. Ils s'y sont mis à plusieurs, pour m'obliger.
TAMBOUR MAJOR : Ce qui est vraiment anormal, c'est que j'aime autant de films en si peu de temps! Heureusement je sens revenir le genre de films dont je n'ai pas envie de parler... A Lyon j'allais au cinema jusqu'à trois fois par semaine, mais il y avait beaucoup de déchets.
RépondreSupprimerCa vient peut être aussi du fait que pas mal de films qui sortent en ce moment sont globalement bons... On a eu une grosse période de vaches maigres ces derniers mois il faut dire.
RépondreSupprimerTAMBOUR MAJOR : je ne te le fais pas dire! Finie la saison des navets!
RépondreSupprimerJe me souviens d'un film qui se déroulait sur une aire d'autoroute...avec ces deux monstres !
RépondreSupprimerSinon, il y a le début de la pièce ici avec 'La Maillan' ! Les dix premières minutes !
;^)
GILDAN : "Drôle d'endroit pour une rencontre", ou comment divorcer en express en abandonnant son conjoint sur une aire d'autoroute!
RépondreSupprimerQuant à Maillan, elle était extraordinaire d'abattage et de drôlerie.