Qui donc a tricoté le nom de mon asile en ce timide juillet,
le cordonnier fluvial a t-il éternué "Cale de la savatte"?
Ce soir mon dos appuie sur la pierre bleue, ardoise offerte du ventre de Trélazé,
et sa fraîcheur amère délivre les flux de mon être attisé par la tendre liberté.
Tandis que l'adulte reçoit les milliers de pupilles allumées
et la verdeur de la foule embrumée du crépuscule discret,
mon Ame enfantine fuit sans autre désir que frôler l'eau,
imitant la libellule, et embrasse en la snobant l'onde sur la rivière calme.
Le pont est grisant, massif et généreux, il La pousse en avant,
tout près des feux sur leurs radeaux mouvants
que le clapotis accroupi décalque en raclant sa colère.
Elle fume et brûle en détonnant la poudre d'un chinois millénaire,
Elle canonne et jaillit dans la lune en étincelles foudroyantes,
galaxie éclatante promise à l'existence du dragon flamboyant,
explosion de ferveur, dans un ciel ruminant sa solitude éternelle.
Feu1 par agayfriday tous droits réservés
Elle meurt en un instant mais renaît en cascade,
la forteresse noire l'habille de son manteau scintillant,
Elle coule de ses douves à l'orage papillonnant d'une nymphe esseulée,
avant de fleurir langoureusement dans l'inconnu creuset
d'une étoile offerte aux yeux de la terre étonnée.
Elle vole au loin dans l'immensité glacée,
petit frère du soleil et néanmoins demeure immense,
Elle court dessiner le visage éphémère du palais de cristal,
et Elle pleure les gouttes de verre incandescent
que les fourneaux d'héphaïstos attendront vainement.
Cliquer sur la photo pour agrandir (1024x637)
Feux par agayfriday tous droits réservés
Mais vite, l'ombre protectrice se dissipe,
Et dans un dernier hourra Elle illumine à rebours
Elle crie, siffle, moissonne en semant,
des bractées de pétales s'émerveillent à tous les vents.
Mais les lueurs de la ville L'appellent,
il faut rejoindre et aimer à nouveau ce corps fusionnant.
Angers par agayfriday tous droits réservés
Le grand moi L'accueille dans l'indulgence car la jeunesse lui est douce,
et il a communié joyeusement avec la multitude profane.
Je me lève engourdi, la fête est nationale,
pourtant Babylone est ici, présente,
dans toutes les langues que ce peuple qui m'environne babille,
et je comprends leurs mots car ils n'en ont qu'un : lumière.
Splendide !
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RépondreSupprimerMagnifique!!!!
RépondreSupprimerALBAN : merci, dommage que tu n'aies pas été là pour prendre les photos!
RépondreSupprimer@ Flavien : désolé, il était tôt et un peu la flemme aussi. J'ai beaucoup aimé ton texte comme tu as pu le comprendre et n'ai su quoi dire d'autre que "superbe" sans tomber dans d'inutiles et insipides périphrases. Certaines images de ta prose sont vraiment très belles : "la forteresse noire m'habille de son manteau scintillant" / "un ciel ruminant sa solitude éternelle"... Et je pourrais en citer encore long comme ça, en particulier le passage sur Héphaïstos que j'ai trouvé très inspiré.
RépondreSupprimerL'occasion m'a déjà été donnée de te le dire mais je te l'écris à nouveau : tu as une plume magnifique. Te lire et te relire est un réel plaisir. Merci !
TAMBOUR MAJOR: mais c'est très sympa aussi, un commentaire en un mot! j'ai SUPPRIME MA REPONSE car j'avais écrit que tu étais "rapide", alors que je voulais dire matinal: j'ai posté à 7h20, et à 7h27 j'ai déjà eu ton com! Quand je dis que je suis maladroit...De toute façon je ne devrais jamais dire d'un mec qu'il est rapide, on ne sait pas par qui on est lu.
RépondreSupprimerMerci et j'espère que tu me commenteras encore longtemps.
J'adore ces étincelles de mots sur la toile.
RépondreSupprimerébé, souvent on ne se souvient que du "bouquet final", mais là, c'est très bien dès le premier regard...;-)
RépondreSupprimerCHRISTOPHE : "les étincelles de mot", voilà qui est très bien dit et généreux. Et il y en a souvent sur la toile, dans tous les genres.
RépondreSupprimerNIGLOO : Oui, vingt bonnes minutes, on est très injuste avec les metteurs en feu.
Cette année pour la première fois, j'ai vu le feu d'Artifice parisien sur fond de tour Eiffel. Un grosse déception.
RépondreSupprimerJ'aurais voulu le voir au dessus de la Maine, comme avant, comme je l'ai vu tant de fois, comme sur ces photos que tu montres. Depuis la cale de la savatte que j'ai foulé aussi si souvent.
Lire ce billet me rend tout joyeux.
Moi aussi, je suis allé spécialement à Paris pour le feu d'artifice, avec des enfants proches. A la fin de ce pétard mouillé, j'avais honte pour les étrangers autour de nous, les enfants, déçu, déçu.
RépondreSupprimerEn revanche à Angers, c'est mon deuxième, une fois sur le pont, cette fois-ci cale de la savatte, c'était formidable!
(Il me faudrait un hérisson correcteur...)
J'étais bien joyeux aussi.