L'émotif sait qu'il doit cacher son émotivité en public. Il emploie donc une partie de son énergie à empêcher les autres de percevoir son émotivité. Ce qui reste de son cerveau est à moitié paralysé par l'angoisse, et avec son pois chiche de neurones encore disponibles, il tente de faire bonne figure.
De deux manières : soit par le silence paralytique, soit par la fausse aisance en paroles. La discrétion extrême le fait juger timide ou sournois, et sous-estimer. Se forcer à prendre part à la conversation le rend maladroit, car il tombe à coté, en fait trop ou pas assez. Il est alors perçu comme méprisant, égocentrique ou hautain.
Dès qu'il est enfin seul, il récupère le contenu de sa boîte crânienne et comprend à quel point il a été nul. Ce qui bien sûr n'arrange pas son problème.
Isabelle Carré dans "Les Émotifs Anonymes"
Son complexe s'exerçant en présence de toute personne, il parvient parfaitement à faire tourner en bourrique les psys, à être un amoureux désopilant et un patron ou un collègue imprévisible, le tout de manière involontaire.
J'imagine que ceux qui sont naturellement très à l'aise en société peuvent trouver le film à peine distrayant, voire excessif, niais ou vieillot.
"Les Émotifs Anonymes"
La grande majorité y trouvera de nombreux prétextes à rire ou à s'émouvoir, le jeu des acteurs étant irréprochable. Même Benoît Poelvoorde se coule dans ce rôle délicat, drôle et touchant, bien fort en chocolat.
A ce propos, après avoir dégusté ce film en salle, il est conseillé de prévoir un petit passage chez un chocolatier, un aussi doué que le personnage d'Isabelle Carré. Tu verras pourquoi si tu le vois.
Les grands émotifs auront du mal à soutenir les images de ce long métrage et seront soulagés par le mot fin. Comment je le sais? Je le sais, c'est tout.
En tout cas, tu en fais une belle critique qui a fini de me convaincre d'y aller. ;)
RépondreSupprimerMoi qui ne suit pas l'actualité cinématographique, j'ai cru que tu parlais de toi!!;-);-)
RépondreSupprimerRe coucou, après l'encrier je passe au cinéma, du virtuel aussi !
RépondreSupprimerTu me donnes une grande envie de voir ce film, et pas seulement pour Isabelle Carré que je suis depuis ses débuts, mais pour l'histoire !
Et je suis sure qu'il me touchera, et que je vais m'y retrouver...
Merci, et encore Joyeux Noël , sans la neige !!!!!!
J'ai envie d'y aller!!! Et pas que pour le chocolat. Comment je le sais? Je le sais c'est tout.
RépondreSupprimerMATOO : C'est qu'en plus il n'y a pas grand chose à voir en ce moment. Bonne toile!
RépondreSupprimerNIGLOO : On pourrait le croire. Héhé.
RépondreSupprimerVIRGINIE : Eh oui, à deux jours près pour la neige c'est encore raté, noël vert, une fois de plus dans notre beau pays de la Loire. Circuler est plus facile, pour aller au cinéma par exemple. Isabelle Carré jouait admirablement dans "Se souvenir des belles choses", un de mon top 10. Joyeux Noël à toi!
RépondreSupprimerDITOM : Suis donc tes envies. T'as le droit de suivre au moins celles de chocolat et de cinéma, tu le sais ça?
RépondreSupprimerA t-on vu le même film? Je ne dois pas être très émotif alors, parce que j'ai trouvé ça complètement irréaliste et absurde. Et ça ne m'a pas du tout donné envie d'aller manger du chocolat, ça m'a juste donner envie de retourner aussitôt voir un autre film pour ne pas rester sur une impression frustrante (et pourtant d'habitude j'aime bien Poelvoorde et Carré!)
RépondreSupprimerPATRICK ANTOINE : Moi c'est le contraire. D'habitude je fuis Poelvoorde."irréaliste": j'ai oublié de signaler que le film se situe entre conte et réalité, mais est-ce ce dont tu parles?
RépondreSupprimerPar contre lorsque je suis frustré par un film, il m'arrive souvent aussi de filer dans une autre salle du même cinéma. Réaction salutaire!
Thhank you
RépondreSupprimerGreat reading yyour post
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