Entendu tout à l'heure sur une radio dance : "spéciale dédicace de Quentin pour Thomas".
Ça me fait penser qu'il y a des années, dans une autre ville, notre état de couple ouvertement gay nous valait au mieux la froideur, au pire insultes et pétitions. Les seuls voisins avec qui parler étaient les extrême-gauchistes pour lesquels nous étions la minorité opprimée à soutenir. On ne les fréquentait que modérément car avoir pour seul sujet de conversation la liberté de l'orientation sexuelle, même nous, ça nous lassait. Je participais à toutes les marches contre l'homophobie et pour l'égalité, dans l'espoir de me fondre un jour dans la masse avec dignité.
Et justement mon quotidien avec les voisins a changé. En ce début d'été 2011, nous devons rencontrer plusieurs voisins d'ici. Celui de droite doit venir fêter la fin de la réalisation de la magnifique clôture en plastique qu'il a négociée pied à pied avec nous, et qui assure avec notre consentement ses fonctions d'occultation et de laideur rassurantes. Le troisième à gauche attend qu'on lui rende l'apéro qu'il nous a offert juste au début de l'hiver. Le quatrième à droite nous a amené une des premières salades de son jardin, et on va papoter coccinelles et engrais bio, il faut aussi qu'on lui offre de nos groseilles. Celui de gauche veut nous parler de notre haie végétale.
Pride au quotidien François et Christophe tous droits réservés
Une autre, qui fréquente l'église quotidiennement, est venue demander conseil à Gabriel pour sa tenue de mariage. Il y a aussi celui que j'ai engueulé au sujet de son chien bruyant, avant de découvrir qu'il énerve également tout le reste du quartier.
Et en deux ans on n'a parlé de notre orientation sentimentale avec aucun. Tout au plus m'a t-on demandé "Vous n'avez pas d'enfant, vous n'en voulez pas?".
J'en conclus que j'ai bien fait de m'exhiber sur des camions et des chars quand je pouvais, et bien fait d'intégrer les cortèges des marches gays par la suite. Ça a marché, n'en déplaise aux grincheux.
Alors oui, pour aider ceux qui habitent dans des banlieues plus populaires, ceux qui fréquentent les cours de récréation, qui travaillent en entreprise un peu fermée, qui veulent se marier normalement, que leurs enfants n'aient pas honte, sans parler de ceux qui vivent dans des pays moins favorisés, il est pertinent et positif de défiler encore et toujours dans les gay prides. La prochaine c'est celle de Paris, et ceux qui iront seront utiles et efficaces.
C'est prouvé, spéciale dédicace.
Jolie dédicace. Je ne suis jamais allé à la Gay Pride. Cette année peut-être, je ne sais pas encore.
RépondreSupprimerEt sinon je ne connais pas de François. lol
CHRISTOPHE : Tu sais ce qui te reste à faire. Il y a bien des réverbères dans ton quartier?
RépondreSupprimerJe ne t'imaginais pas en train de te trémousser sur les chars des gayprides. Pas du tout même. Une nouvelle facette du Flavien qui se découvre peu à peu :-)
RépondreSupprimerTAMBOUR MAJOR: Mon physique ne se prête plus trop à faire la folle. Çà n'est pas prêt d'arriver à nouveau. Ou alors dans une gay pride spéciale bears peut-être lol.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si défiler est une bonne ou une mauvaise idée. Ce que je sais en revanche c'est que le traitement médiatique qui en est fait est nullissime. Tu me diras que, oui, il est nul mais au moins il existe et tu n'auras pas tort.
RépondreSupprimerJe pense aussi que la GayPride c'est tous les jours : avec ses amis, ses voisins, ses collègues, dans la rue : la fierté non pas d'être gay mais d'être soi-même et d'oser le vivre envers ou avec tous !
EK91 : Merci d'avoir répondu à ta propre remarque. Je plussoie.
RépondreSupprimerCe que je voulais dire c'est que la Gay Pride annuelle favorise la vie gay de tous les jours. J'essaie d'être moi-même tous le jours dans tous les milieux depuis que j'ai vingt ans et je constate que les insultes et menaces diminuent, les comportements normaux augmentent, ce qui est bien encourageant. Donc en effet, peu importent les défauts des marches et de leur médiatisation.
Voilà c'est bien pour ça qu'il faut marcher à la gay pride. Et ça vaudra toujours le coup même si au final on n'aura touché qu'un seul gars ou fille perdu dans sa cambrousse.
RépondreSupprimerNON tu n'es pas tout seul, OUI tu es normal!
PASCALR: Et en plus j'adore ces bains de foule joyeux et militants.
RépondreSupprimerDes progrès essentiels sont encore devant nous on peut aller les chercher.
Les deux première gay prides auxquelles j'avais assisté à Angers puis à Nantes alors que je restais timidement sur le trottoir m'avaient fait beaucoup de bien.
RépondreSupprimerJOSS : Je pense que beaucoup de gays choqués par tel ou tel aspect des Gay Prides oublient l'essentiel : elles contribuent à améliorer la vie de beaucoup de gens.
RépondreSupprimerOn est libre de ne pas les fréquenter, mais contredire ceux qui les dénigrent est l'un des rares combats politiques auxquels je crois. La seule limite à l'existence des marches serait pour moi l'égalité parfaite partout et en tous lieux...
Bah, chez nous, tout le monde s'y est fait depuis longtemps, j'habite dans un "village gay", même un jeune voisin d'une famille "bien comme il faut" est sorti du placard l'année dernière!
RépondreSupprimerPS: ce n'est pas pour autant qu'on passe notre vie les uns chez les autres!!;-)
NIGLOO : oui, les campagnes françaises ne figurent plus dans la liste. Il y a un subtil équilibre entre trop de familiarité et trop d'envahissement, dans les villages. Ce n'est du reste pas valable que pour les gays!
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