mardi 7 février 2012

UNE VIE DE CHIEN

Je sais qu'un chien n'est pas un être humain. Mon cerveau le sait, mais mon cœur est sans calcul. Pendant douze ans celle-ci a accompagné nos espoirs et nos questions, nos erreurs et nos peines. Elle nous parlait, dans son chien-langage elle tenait de longs discours qui traversaient ses yeux. Elle frétillait de nos joies comme elle aboyait pour couvrir nos inquiétudes. Et soudain c'est le silence.
Quelle mouche nous avait piqué d'aller chercher un chien à quatre cent kilomètres ? Nous étions retournés à Lyon car rien ne saurait être bon qui ne vienne de notre capitale des Gaules. L'élevage était submergé de vingt cinq chiots, toutes les saillies avaient été incroyablement prolifiques. Mais aveugle à tous les autres, je n'en avais vraiment vu qu'un, sans raison. Parce que c'était elle, point.
Le petit bout de peluche avait vaillamment supporté le voyage interminable, avant de sombrer à l'arrivée.

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Une vie de chien 1 tous droits réservés
Depuis qu'hier soir elle nous a quitté sans un reproche, elle est partout. Mon oreille affirme entendre son doux gémissement derrière la porte où elle nous attendait le matin. La neige a conservé ses traces partout dans le jardin. Je crois qu'elle va surgir de l'angle de la maison, joueuse et  attentive. Que ce n'était qu'une mauvaise blague, elle ne se cachera plus sous le cyprès, c'est promis, elle ne savait pas. Hélas mes sens me trompent.
Lors de sa confirmation de chien de race, elle avait bluffé le juge, premier grade de championne, meilleure de sa race, douce et ferme comme une grande. Elle savait dissuader les visiteurs importuns, indifférente à leur nombre. Elle pouvait aussi accueillir nos invités, tout en les gardant au coin de l’œil. Elle ne nous a jamais déçus.

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Une vie de chien 2 tous droits réservés
Elle cultivait la simplicité, son plaisir suprême n'était pas plus compliqué qu'un quignon de pain. 
Elle a été la première à comprendre que cette maison serait parfaite pour nous. Quand bien même ce serait sa dernière.
L'information nous a été livrée avec la nouvelle année : notre compagne aussi avait adopté un animal, le crabe ne l'a plus quitté. Elle a fait semblant jusqu'au bout, hier encore elle jouait les jeunes chiens.
Gabriel m'entoure de ses bras, nous ne faisons plus qu'un.
L'écran vacille, le clavier est-il imperméable ?
Elle a disparu, elle n'était qu'un chien, mais je ne regrette rien de rien.

16 commentaires:

  1. Comme je te comprends, plein de bisous à vous deux!!

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  2. Merci, ceux qui comme toi s'attachent à des animaux comprennent facilement. Bises à toi aussi.

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  3. Non, ce n'était pas "qu'un chien". C'était votre animal de compagnie, elle faisait partie intégrante de votre vie et l'amour que l'on éprouve pour les animaux qui nous accompagnent au quotidien n'est pas moins fort sous prétexte qu'ils ne sont pas doués de parole.
    Mes pensées sont avec vous.

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  4. Un chien ou chat n'est pas un simple animal, c'est quelqu'un qui partage ta vie durant de longues années et avec une vraie relation s'installe :)

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  5. J'ai connu cet instant douloureux il y a maintenant 2 ans quelques jours avant Noël. Et sa photo est toujours sur mon bureau. Bisous.

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  6. Mon chat avait adopté le crabe aussi... décidément, les animaux sont logés à la même enseigne que nous. Et quand ils s'en vont, ça fait mal pareil. Courage.

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  7. Un toutou qui partage un peu de notre vie n'est plus un simple toutou. il crée des souvenirs, il change l'ordinaire, on s'y attache. Ce n'est jamais un moment agréable de perdre son animal de compagnie, quelque soit la manière dont cela se passe.

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  8. même si c'est toujours dur, on garde à l'esprit qu'ils ont eu une belle vie, qu'ils ont contribué à nous donner le sourire, et inversement.

    Bises.

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  9. Oui c'est très difficile. Ces petites bêtes prennent de la place mine de rien. C'est un deuil comme un autre, humain ou pas. J'ai déjà vécu ça et parfois il m'arrive déjà d'y penser par rapport à mon chat Titi qui a huit ans. Il s'agit tout simplement d'êtres chers. Je suis de tout coeur avec toi.

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  10. C'est si sincèrement et pudiquement exprimé en même temps que même si on n'a pas d'animal à la maison (et qu'on ne s'y attache pas), on est de tout coeur avec toi !

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  11. J'ai emmené mon Fripouille à la clinique pour soulager ses douleurs, c'était il y a 25 ans, c'était hier.
    Bises.

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  12. Ton billet me mouille les yeux.

    Un chien à la maison, c'est une présence, un attachement immense entre l'animal et ses maîtres; des moments joyeux, une complicité, une relation incroyable d'affection et de confiance qui se tisse et qui grandit. De l'amour, quoi.
    Non, ils ne parlent pas, mais on se comprend très bien quand même.

    Douze ans, c'est une belle vie. Vous avez rendu votre peluche heureuse, et elle vous l'a bien rendu. C'est tout ce qui compte.

    Bon courage.
    Plein de bises.

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  13. GLIMPSE: A force de connaître un animal de compagnie, on finit par tout comprendre sans paroles. Merci.
    _SEB67 : Je ne peux m'empêcher de penser à elle comme quelqu'un de précieux.:)
    CHRISTOPHE : ce weekend on se plonge dans les photos. c'est peut-être maso mais ça fait du bien. Bises
    DEEF : Il y a beaucoup moins de différences qu'on ne croit entre nous et ces êtres intelligents et sensibles qui traversent nos vies.
    TAMBOUR MAJOR : C'est la malédiction qui s'attache à l'adoption d'un animal, on sait qu'un jour on devra en faire son deuil. Le prix d'une grande amitié.
    JOSS: Je sais que bientôt en pensant à elle seul le sourire restera. Bises
    DITOM : J'y avais pensé lorsqu'elle avait huit ans aussi. Cela ne change rien à la peine d'aujourd'hui, mais je crois que j'ai encore mieux profité d'elle grâce à cette lucidité. Merci de ton soutien.
    EK91 : La sensibilité permet de percevoir les émotions que l'on ne vit pas soi-même. Merci!
    PATRICK ANTOINE : Bises
    PASCALR : Je sens bien que ce qui reste d'elle en moi m'accompagnera toute ma vie. Elle n'a pas souffert et c'était essentiel. Bises.
    OLIVIER D'EVIAN : Nous avons eu la chance qu'elle ne disparaisse pas trop prématurément. Aussi qu'elle ait été une merveille de douceur et de gentillesse, un grand bonheur partagé, et tu as raison c'est tout ce qui compte. Bises.

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  14. Pour moi aussi c'est difficile, j'ai même attendu pour passer lire en entier... J'ai l'impression de lire un peu mon histoire, 300 kms aussi pour aller chercher ce petit cairn terrier dans l'Indre ! Une confirmation très bon, et nous étions fiers comme des bécasses !
    16 années à faire partie de notre famille, nous n'étions plus seuls...
    Lorsque l'on aime on partage, un animal est une part de nous même...
    Quelques semaines plus tard, c'est sa fille de 8 ans qui disparaissait, et encore deux semaines plus tard, notre chat Minidou, tu vois j'ai toujours le coeur qui se sert...
    Je t'embrasse bien fort, et je te comprends...

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  15. VIRGINIE : J'ai du mal à imaginer le choc de perdre en quelques semaines plusieurs animaux qui t'accompagnaient.
    Le vide laissé est difficile à combler.

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