Le projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même genre avec ou sans enfants a donc été adopté en première lecture. On peut dire que la première marche vers l'égalité a été franchie. Ce ne sera vraiment gagné que lors de l'adoption définitive si d'ici là aucun amendement ne vient obérer la portée du texte.
La bataille a jusqu'à présent été anormalement rude (plus que dans d'autres pays). Les opposants sont organisés, davantage que les partisans, et la presse n'a pas trop favorisé l'égalité.
La couverture des deux chaînes d'infos continues de la manif des antis, avec duplex et exagérations, a été étonnante : on savait par eux une semaine avant, qu'un évènement grandiose se déroulerait, et que les deux chaînes le couvriraient largement. le vocabulaire, volontairement tendancieux, de "manif pour tous", a été repris sans recul.
Orléans
Certes les manifs "pro" n'ont groupé qu'environ la moitié de participants des manifs "contre", si l'on ne cumule pas les chiffres des deux dernières et celles de province. Mais on aurait dit, à en croire les médias, que la loi était votée dans la rue, par les seuls manifestants. Les mots ont leur importance, et les journaux n'ont pas choisi les plus favorables. Les termes de mariage homosexuel, mariage gay, ont été choisis par la majorité des médias, qui ont ainsi refusé le terme de "mariage pour tous", pourtant mieux adapté, puisqu'il s'agit de l'ouverture du mariage habituel aux couples de même genre, à tous donc. A l'exception de Libération.
Les débats ont été grossiers, parfois orduriers, par confusion volontaire plus que par manque d'information. On sait ainsi que même si ce texte fait avancer l'intégration des gays dans la société, il restera beaucoup à faire, dans les cours d'école, les entreprises ou les religions.
Paris
On retiendra la pugnacité, la culture et la brillance de Christine Taubira, qui s'est révélée à la hauteur du sujet. Qu'elle ait su tenir un discours digne et cohérent pendant ce nombre d'heures incalculable est remarquable. On peut en effet la comparer au Robert Badinter des années 1980, c'est dire. Avec l'ouverture du mariage, l'homophobie est une maladie qui va reculer dans ce pays, grâce à François Hollande et tous ceux qui soutiennent ce projet. Si tout continue bien.
Je ne vois pas pourquoi on aurait à nouveau battu le pavé, la loi a été "votée" le 6 mai 2012, point barre! Et comme tu dis, quand on voit le comportement des opposants à l'assemblée ou dans la rue,on ne peut que souhaiter que ces gens là ne retrouvent jamais le pouvoir!!
RépondreSupprimer@nigloo : il le faudra pourtant peut être car il faut encore le passage en chambre haute et la validation du conseil constitutionnel majoritairement à droite et peuplé de personnes ayant pu participer à ma manif pour tous...
RépondreSupprimer@vinsh : si seulement tu avais raison et que l'homophobie reculera... Je pensais la même chose après le pacs... La preuve que je me suis trompé :-(
Le boutinisme frigide a hélas encore de très beaux jours devant lui. L'homophobie s'était faite plus discrète, insidieuse: on a vu comment elle avait vite repris du poil de la bête en redevant franche et nette, et je me demande parfois si la loi changera quelque chose aux mentalités. Son application et ses conséquences permettront de démontrer combien certains arguments opposés étaient spécieux, indignes. Mais démontrer n'est pas convaincre, hélas. D'ailleurs, convaincre des attardés moraux, je me demande aussi si ce n'est pas peine perdue.
RépondreSupprimerRien n'est jamais acquis. Il en va de même pour les droits des "minorités" (comme je déteste cette appellation). Le combat continue. La loi en faveur du mariage pour tous n'est, en effet, pas encore votée. La lecture au Sénat devra être surveillée de près afin de ne pas dénaturer le texte. Enfin, éclairer les gens à propos des sexualités dites minoritaires est, à mon avis, primordial. Il faudra encore des associations et de la pédagogie après l'adoption du mariage pour tous.
RépondreSupprimer