lundi 6 juin 2011

LA PREMIERE FOIS QUE JE ME SUIS FAIT ARNAQUER

A dix-neuf ans, j'étais gravement fauché. A vrai dire j'ai failli atterrir sous les ponts, car les jobs que je trouvais étaient aussi précaires que mal payés. 
En plus pour être honnête, il faut dire qu'à la fin du mois, je dépensais mon petit pécule en quelques jours. J'ai mis des mois à comprendre que les sorties coûtaient très cher, et que de pourboire en verre supplémentaire, je mangeais mes trois sous.
Ce jour-là, j'étais entré dans cette boutique de vêtements pour un ensemble. J'attachais une certaine importance aux vêtements car j'étais encore très mal à l'aise avec mon presque mètre quatre vingt dix. C'est qu'être souvent le plus grand rendait difficile de passer inaperçu, pour quelqu'un d'émotif. N'en déplaise à ceux qui se lamentent de leur petite taille, être trop grand oblige à être dans l'air du temps, car l'air de rien est réservé aux personnes de taille moyenne. 
Et curieusement les manches trop courtes ou le bas du la chemisette qui arrive au nombril n'arrangent pas la confiance en soi. J'étais donc plutôt boutiques que grandes surfaces, et c'était lourd pour mon petit budget. 
Dès l'entrée dans le magasin le vendeur s'était dirigé vers moi en souplesse. Il m'avait entraîné loin des premiers prix que je regardais, pour me sortir d'une pile un magnifique sweet à manches longues. Le prix n'était pas raisonnable, mais ça ne coutait rien d'essayer. Je me retrouvai donc dans la cabine, et en sortant il me fallait reconnaître que le tee-shirt me flattait. Le vendeur devant le miroir eut les mots pour le confirmer, et m'en proposer un deuxième, d'une autre nuance, qui m'allait aussi parfaitement. Au point que j'hésitais fortement entre les deux . "Vous avez le temps d'y réfléchir, essayez ce pantalon avec." 
On put alors se concentrer sur la mise en valeur de mon fessier par les différents modèles. Bien entendu, il y en avait un assez luxueux et très bien coupé. 
Pour mettre en évidence le beau tombé du pantalon, je passai les chaussures de la vitrine, dont le vendeur me fit remarquer à quel point elles complétaient ma silhouette. 
J'en revins quand même à mon hésitation pour les tee-shirts, d'autant que le total était devenu faramineux. "Prenez les deux ou vous allez le regretter", un pantalon peut se mettre plusieurs jours de suite, après tout il avait raison.
En m'accompagnant à la caisse, il ne cessait de me convaincre de j'avais fait les bons choix. Je me disais que je pouvais bien me faire ce cadeau, pour une fois. 
J'essayais bêtement de me persuader  que je ne m'étais pas fait arnaquer, dans la mesure où j'avais beaucoup trop acheté pour mes moyens, mais que tout cela m'habillait comme un prince. Puis il m'accompagna jusqu'à la sortie du magasin.
Ce vendeur m'a tellement collé qu'il m'a été impossible de m'en défaire. J'ai été obligé de le rejoindre après la fermeture et on a fait des essayages sans vêtements chez moi pendant des heures. 
Un calvaire, comme tu peux l'imaginer. D'autant qu'il était vraiment canon.

21 commentaires:

  1. ça c'est du SAV. Quelle conscience prof de ce vendeur.

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  2. CHRISTOPHE: Héhé, oui, il avait vraiment la satisfaction du client dans le sang.

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  3. Toute cette énergie à trouver des vêtements à ta taille, si c'est finalement pour les enlever, autant passer directement à l'étape 2, c'est meilleur pour tes finances ! ;-)
    J'en déduis que tu n'as pas gardé le vendeur puisque tu en parles au passé... Dommage, t'aurais pu avoir des ristournes permanentes. ^^

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  4. GLIMPSE : C'est clair, lol! J'aurais au moins du inverser les étapes, qui sait si je n'aurais pas fait de très grosses économies.

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  5. Les vendeurs n'ont pas vraiment le "pouvoir" de faire des ristournes. Donc pas de regrets pour l'ordre des étapes. Par contre j'ai vraiment aimé cette chute inattendue :)

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  6. même si les récits ne manquent pas, j'ai toujours du mal à réaliser que ce genre de choses arrive VRAIMENT.

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  7. EK91 : Oui, mais aurais-je été aussi motivé à dépenser mon argent dans une deuxième étape? Pas sûr.
    Moi aussi j'ai aimé la chute...

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  8. JOSS : Et tu ne sais pas le pire : la plupart des rencontres que j'ai faites l'ont été hors milieu! J'ai d'ailleurs rencontré Gabriel dans la rue. Les précédents dans une chorale, une terrasse de café, un bal populaire, une plage, un hôtel etc...Je dois être très mauvais en situation de compétition, parce que ce n'est pas faute d'être sorti.

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  9. bin en voila une idée qu'elle est bonne, même chez carrouf ils n'y ont pas encore pensé: le vendeur en "suce"!!;-)

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  10. @ Flavien : Quelle conscience professionnelle ce vendeur ! Tout pour le client ! :D

    @ Nigloo : j'avais lu quelque part que le rayon bricolage des super-marchés étaient des lieux idéaux de drague ;)

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  11. NIGLOO : Jamais tenté ma chance chez Carrouf. C'est trop récemment qu'ils ont embauché des hommes en caisse!

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  12. TAMBOUR MAJOR : Eh oui, il y a des vendeurs qui font leur travail jusqu'au bout de la nuit...

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  13. @ Tambour Major: et comment!! Chez Brico Dépot, déja c'est pas cher, ensuite quand tu "profites" du vendeur plusieurs fois, c'est comme si la marchandise achetée devenait secondaire!!:)

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  14. Pourquoi tu parles d'arnaque :) :)
    Tu as eu un joli cadeau, c'est mieux qu'un stylo ou un agenda !!!!
    J'ai adoré la chute et vu ton titre je ne m'attendais pas à ça :) :)
    Le ciel est tout gris mais tu m'a bien fait rire !!!!!!!!

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  15. VIRGINIE : Oui, il serait bien absurde de faire un lien entre mes dépenses extravagantes et la chute de cette histoire. Je n'étais pas, mais alors pas du tout sous influence.
    (Pour une fois je ne me suis pas vendu avec le titre, pourvu que ça dure).

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  16. Ben dis-donc, pour quelqu'un "d'émotif", tu repasseras :p
    PS. c'est possible d'avoir l'adresse du magasin avé le vendeur si professionnel, siouplé ?^^

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  17. DEEF : Il faut savoir surmonter son émotivité, dans certaines circonstances...
    Ps: Héhé

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  18. moi ça m'est jamais arriver
    pff
    ni de dépenser, ni d'emballer
    je suis maudit ! :-)

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  19. FLIPTOM :lol.
    Rassure toi, sur le nombre de vendeurs ou de serveurs qui ont pu me plaire, il n'y a eu que deux fois un serveur et une seule fois un vendeur.
    Encore y ai-je laissé ma chemise.

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  20. PASCALR : merci le vivre c'était pas mal aussi

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