Il faut dire que ma méthode de traitement du linge est d'une simplicité géniale: je verse le contenu du panier à linge dans la machine, puis une quantité intuitive de lessive, consciencieusement dans le bac prévu pour. Je tourne ensuite le bouton sur l'un des chiffres cabalistiques, généralement trois quelle que soit la marque de la machine, le trois me réussit. Malgré quelques incidents de temps à autres, j'étais satisfait de mes prestations.
Pourtant Gabriel n'arrivait pas à s'habituer aux nuances de teintes créatives que prenaient les vêtements au contact les uns des autres. Par exemple une chemise rose mariée avec un pantalon bleu marine prend une jolie couleur violette très originale. Mais ça ne lui plaisait pas, les goûts et les couleurs! Pour le fer à repasser, même technique. Réglé sur trois, tout se défroisse très vite. A l'occasion, on ne doit pas oublier de racler la semelle pour enlever la couche de brulé qui s'accumule progressivement. J'ai donc dû faire une concession, Gabriel gère les vêtements.
Comme je ne m'occupe plus du linge, j'ai reporté tout mon talent à saccager pour les repas les bons produits que nous trouvons chez les paysans du coin. Et ainsi cahin-caha, nous gardons la santé, une garde-robe utilisable, et l'envie de manger au restaurant. Bien que je déteste ça, je suis assez efficace en bricolage, et j'assure donc la plomberie ou l'électricité. Gabriel pour sa part se charge de râler dès qu'il s'avise qu'il faut d'urgence une prise à un endroit où en trois ans elle n'avait encore jamais manqué.
Compromis domestiques Biches de Franz Marc domaine public
Il y a des limites aux compromis. Les frontières à partir desquelles cela deviendrait des sacrifices.
Je n'aime pas habiter Paris, voilà une chose qui n'est pas négociable. Un grand loft avec terrasse à New York en revanche, je pourrais me faire une raison. Hélas Gabriel ne me le propose pas. Sûrement parce qu'il ne veut pas alimenter mon esprit de sacrifice.
On a commencé à discuter à partir de deux ans de vie commune. Avant on vivait dans l'illusion que tout se passait naturellement bien, et que le conjoint était un saint auréolé et diplômé en perfection absolue. Au moment où l'on a perdu cette vision chimérique, on risquait de ne plus voir que le monstre qu'il était. Alors qu'avec quelques aménagements il fait en réalité un tyran supportable.
Plus ou moins tous les sept ans, on ressort le tapis de palabres, et le calumet de la paix.
Après seize ans cette semaine, notre couple tient, pour l'instant, à force de sensualité renouvelée, d'estime ou d'amitié vigilante, et de compromis domestiques.
Tout est bien résumé (comme d'habitude!)
RépondreSupprimerSamedi soir dernier,au cours d'un repas famille-amis, P et la Dom ont encore ironisé sur ma façon de laver: tout à 40°, jamais plus!!
Il est hors de question que la Dom me repasse quoi que ce soit, j'aime le côté froissé!Elle se contente de repasser les chemises de P (je n'ai jamais repassé et je n'en vois pas l'utilité!!). Le linge qui sèche dehors au grand vent n'a pas besoin d'un coup de fer!!
Donc le prochain calumet c'est dans cinq ans!:)
NIGLOO : logiquement oui!! Dans cinq ans on remet tout à plat, on change quelque chose d'essentiel, et on redémarre. Bon ça c'est la théorie...
RépondreSupprimerLe linge qui sèche dehors, en plus il sent bon.
7 ans (bientôt 8) en ce qui nous concerne et aucun compromis entre nous. Ni palabres, ni calumet. Pas de répartition des tâches ménagères, chacun fait selon ses disponibilités en fonction des besoins. Ca nous convient bien jusqu'à maintenant, je doute qu'on change de fonctionnement...
RépondreSupprimerJe serais curieux de connaître la version de Gabriel sur cette répartition :)
RépondreSupprimerYes ! j'ai trouvé pire que moi dans l'entretien de la maison^^
RépondreSupprimerBientôt 10 ans pour nous...et point de calumet ou de conversations domestiques...tout s'est fait naturellement et chacun y trouve son compte.
RépondreSupprimerLongue vie à vous deux !
J'ai rit : tu fais la lessive comme moi ! Nous avons du suivre les mêmes cours d'éducation manuelle... En attendant, félicitation. Ca fait du bien d'entendre des choses agréables comme "après 16 ans..."
RépondreSupprimerLongue route à vous deux !
félicitations !!!!
RépondreSupprimerGLIMPSE : C'est sûrement plus simple quand on a déjà le même genre d'habitudes ou d'approches.
RépondreSupprimerNous ne sommes pas très fusionnels. Si différents qu'il y a eu de nombreux ajustements simplement pour se comprendre.
TAMBOUR MAJOR: Il lit sans doute ce blog, puisqu'il a fait une fois allusion à un billet avec moi.
RépondreSupprimerJe pense qu'il considère que c'est mon jardin privé, je ne crois pas qu'il commentera ici. Mais s'il veut, il peut.
DEEF : Moi je connais pire.
Des amis ne s'en sont sortis qu'en sacrifiant une partie de leur budget pour payer une intervenante de ménage qui vient tous les jours!
POUSSIN : L'essentiel c'est que chacun y trouve son compte. Tant que c'est le cas, le couple peut exister.
Longue vie à vous aussi!
EK91 : Merci! Il y a beaucoup plus long que nous, des gens ensemble depuis trente ou cinquante ans. Mais pour nous, même dix-sept ça paraît le bout du monde. Ce qui me sauve dans l'incertitude de cette vie, c'est que je crois pouvoir retrouver quelqu'un à n'importe quel âge. Du coup tant que c'est bon et que ça dure, je prends. Sinon on verra bien.
FIUUU : Merci! Après tout c'était le but de l'article. On ne fête pas spécialement, mais je suis content de constater que notre couple est bien vivant à ce jour.
Tu ne seras jamais ma femme de ménage. Par contre si tu veux t'occuper de la plomberie à la maison tu es le bienvenu. Et je suis d'accord. La vie en couple est basée du des compromis. Elle fonctionne uniquement si ces compromis sont acceptés de part et d'autre. Le tout est de connaître ses limites et celles de l'autre. Et ça ce n'est pas toujours évident;-)
RépondreSupprimerDITOM : Je dois donc renoncer à mon fantasme de toujours? Tant pis, tu ne me verras pas tituber une chiffonnette à la main sur des talons aiguille.(En taille 45)
RépondreSupprimerSinon c'est bien résumé. C'est qu'en plus le gaillard qui accompagne évoluant lui-même dans sa vie, ses limites changent.
félicitations et longue route!
RépondreSupprimerPATRICK ANTOINE : Merci. Le tout c'est de trouver son équilibre et rester assez proche de soi-même: des compromis, mais pas de compromissions.
RépondreSupprimercette façon de faire la lessive, je connais quelques maisonnées où je t'enverrais bien en stage...
RépondreSupprimerJOSS: si elles me font la cuisine, je suis d'accord. (Il faudrait peut-être les prévenir que je suis le désespoir des profs de lessive...)
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