vendredi 28 janvier 2011

LE NOM DES GENS

Certains films de fin 2010 me trottent encore dans la tête. Les émotifs anonymes, pour des raisons personnelles, et aussi Le nom des gens. Je n'en ai pas parlé ici, par manque de temps. Je veux réparer ce manque, d'autant que le film passe toujours (dans 189 salles à ce jour), qu'il est très divertissant et pose des questions intéressantes :
Aurions nous pu aller, dans un grand élan de prosélytisme fou, jusqu'à coucher,non pour obtenir la moindre faveur, mais pour convaincre un inconnu de changer de bord politique?
Moi, c'est non, je te le dis tout de suite. D'abord j'ai besoin d'une sexualité qui prend son temps pour prendre son pied. Or, c'est bien connu, les gens de l'autre extrémité sont de petits b***, atrocement précoces, aigris et forcément mal dotés, lol. Donc, nada, je veux bien donner mon corps, mais de préférence quand j'aurai arrêté de m'en servir. Bahia, elle, se fait un devoir de séduire et d'amouracher les plus haïssables extrémistes que son chemin puisse croiser, et les convertir.
Son palmarès de fanatiques est déjà bien garni, et elle a faim du suivant (Sara Forestier est étonnamment crédible dans le rôle). Hélas ledit suivant, incarné par le délicat et fin Jacques Gamblin, cache sous un uniforme de réactionnaire amidonné, un... jospiniste! Un vrai, contemporain, qui sait que le Lionel est "retiré" de la politique, depuis bien plus de 35 heures, mais il ne rend pas sa carte.

Le nom des gens
Sara Forestier, Jacques gamblin dans "Le nom des gens"
A travers les flash-backs de leurs enfances, on découvre pourquoi l'un est Jospin-addict tandis que l'autre fait la vamp électorale. La voix off est un peu lourde, mais il y a suffisamment de cocasseries pour qu'on suive cela avec plaisir. Ces deux personnages vont vivre leur drôle de relation en faux-semblants et vrais qui-proquos.
Des parents marqués par les aléas de la vie et des rencontres hautes en caractère leur donnent des rochers à moudre et les obligent à réagir avec ce qu'ils sont, ou ne peuvent pas être.
Peut-on valablement intervenir dans la destinée des autres? En a t-on le droit moral et est-ce sans conséquence? Que valent nos opinions politiques et quelle est leur profondeur? L'histoire tente d'apporter des pistes de réflexion dans le rire, la tristesse ou la colère. Je suis sorti du film songeur et charmé par la conviction des comédiens et du réalisateur.
Les amis que j'ai convaincu de voir ce long métrage m'en parlent encore au détour des conversations. Et la scène avec Lionel Jospin, (le vrai!) est décalée et drôle.
Comme le film.

4 commentaires:

  1. Je pense que c'est LE film français de l'année!!

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  2. ALBAN : Original et bien fait, que demande le peuple?

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  3. Tiens il passe encore chez nous, ce serait bien s'il pouvait tenir encore une semaine!!;-)

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  4. NIGLOO : je ne dois pas être le seul à faire du bouche à oreille pour ce film, partout il a tenu très longtemps.

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